Voyage de repérage de Laure en Tanzanie : un safari en basse saison, avant tout le monde !
« Il est 18h00, je pose enfin mon sac. En 24h, j’ai pris le métro, le train, la voiture, le bus, deux avions et un 4×4… me voici enfin arrivée en Tanzanie ». Comme chaque année en fin de « saison verte », nos prestataires nous invitent à observer l’évolution de l’offre touristique. Cette fois-ci, c’était au tour de Laure de se sacrifier :
Il est 18h00, je pose enfin mon sac. En 24h, j’ai pris le métro, le train, la voiture, le bus, deux avions et un 4×4… me voici enfin arrivée à destination. Je suis perchée sur un rocher, au cœur du parc national de Tarangire. J’admire les derniers rayons du soleil caresser les eaux du lac Burunge, juste en face de moi… Le ciel est rose avec quelques teintes de violet. Ah que je suis bien ! Me voici en Tanzanie, pour quelques jours de voyage de repérage et pour mon plus grand plaisir !
Descente dans le cratère du Ngorongoro
Comme toujours, l’air se fait plus frais aux abords du cratère du Ngorongoro. Sur les pentes abruptes, il n’est pas rare de croiser des éléphants. Il m’est déjà arrivé d’observer un léopard, qui marchait tranquillement sur la route sans s’occuper de nous. Quand la végétation est touffue, les animaux préfèrent souvent utiliser les chemins dégagés. Même s’ils rencontrent des véhicules, ils savent qu’ils n’ont rien à craindre. Cela fait déjà des décennies que dans cette zone la Tanzanie protège sa faune et que la chasse est interdite.
Ce matin nous avons de la chance, le brouillard matinal s’est déjà dissipé et nous avons déjà une belle visibilité. Nous croisons ainsi des centaines de gnous, sans doute de retour du Kenya. Durant l’été (théoriquement entre juin et juillet), ils sont des centaines de millions dans le Serengeti à franchir la rivière Mara (qui sert de frontière naturelle avec le Kenya) pour aller profiter des pâturages encore verts et tendres des plaines du Masai Mara, au Kenya. La plupart sont maintenant de retour. Dans quelques mois, vers février, les premières naissances auront lieu et le cycle immuable de la « Grande Migration » recommencera à nouveau.
Je me suis fait voler ma pizza !
Ce n’est pas la première fois que je pique-nique dans le cratère du Ngorongoro. Je sais donc pertinemment qu’il faut faire très attention à son panier repas lorsque l’on s’arrête près du lac pour déjeuner. Les milans, ces oiseaux de la famille des rapaces, ne sont jamais loin. En général on ne fait pas très attention à eux, ils sont moins impressionnants que des aigles et pas aussi moches que les vautours. C’est un tort car ils sont d’une précision et d’une rapidité redoutable. Il m’est souvent arrivé de rire en voyant un touriste se faire dérober son sandwich par un de ces oiseaux…
Alors que je me baisse pour refaire le lacet de ma chaussure, il n’a pas fallu plus d’un quart de seconde pour qu’un milan fasse un piqué-plongé sur moi, et c’est ainsi que j’ai vu ma part de pizza si appétissante s’envoler dans les airs en un éclair, accrochée dans les serres de ce voleur de milan qui s’est régalé à ma place. Morale de mon histoire : plus jamais je ne me moquerai d’un voyageur qui se fait voler son sandwich ou sa cuisse de poulet dans le cratère du Ngorongoro…
Coup de cœur à Olduvaï
Un voyage de formation est rarement de tout repos. En cette fin d’après-midi, nous arrivons juste à temps pour une petite promenade à pied avant que le soleil ne décline. Notre hébergement pour ce soir, le Olduvaï Camp, est posé au pied de quelques gros kopjes, ces grosses boules de granit. Au loin, des plaines à perte de vue, des acacias parasols par-ci, par-là, des girafes et encore plus au loin, le toit pointu de quelques habitations masaïs. L’endroit est incroyable. Si cela ne tenait qu’à moi, j’y resterais quelques journées de plus. Tout simplement pour me poser, tout simplement pour ouvrir et fermer les yeux et m’imprégner de ces paysages bruts et totalement sauvages.
Ainsi nous partons à pied en compagnie de Francis notre guide Masaï (les Masaï sont catholiques et leurs prénoms ne « sonnent » pas très exotique aux oreilles françaises). Pour la petite histoire, quand il est en repos il repart passer quelques jours chez lui. Ce n’est « pas loin », à une vingtaine de kilomètres, qu’il parcourt à chaque fois à pied… Finalement, même avec les grèves et les retards, le métro c’est pas si mal… Ces moments de fin de journée ont une ambiance vraiment particulière : les plaines, jaunies ou même blanchies par le soleil, prennent des teintes rosées. L’air est moins chaud. Il règne une sorte de douceur particulière. C’est ainsi que nous nous promenons au milieu d’une vingtaine de girafes qui se régalent des feuilles d’acacias alentour. De temps en temps quand même, le regard curieux d’une girafe nous observe et vérifie que l’ensemble du troupeau est bien en sécurité. Cette petite marche est un moment à part, unique en son genre. Nous regardons la première étoile apparaitre dans le ciel, perchés sur un kopje. Personne ne souhaite rentrer au camp.
Guépard à l’entrée de Naabi Hill Gate
Ce matin encore, nous partons tôt car une longue journée nous attend : visites de lodges et de camps de toile dans le Serengeti et quand même un peu de safari.
Cela fait maintenant 3 heures que nous roulons. Nous avons passé la ligne frontière du Serengeti il y a quelques minutes. J’adore cette « porte d’entrée ». Il n’y a en fait qu’un panneau qui indique « Welcome to Serengeti National Park » accroché entre deux poteaux en pleine brousse. Aucune barrière, personne aux alentours. En effet, les véritables formalités administratives d’entrée dans le parc se font quelques kilomètres plus loin, au centre d’information général du parc, à Naabi Hill Gate.
Lorsque nous nous y arrêtons un court instant pour nous faire enregistrer, notre guide remonte dans notre 4×4 avec un large sourire mais sans dire un mot. Il remet le moteur et marche et voilà que nous faisons demi-tour. Questionnement immédiat dans le véhicule… Nous roulons une centaine de mètres à peine et tombons nez à nez avec un guépard, tranquillement installé dans l’herbe… Souvenir : la dernière fois que je suis venue dans le Serengeti, un superbe léopard a traversé la piste devant mon 4×4 au moment où je passais ce fameux panneau et s’est couché sur le bas-côté, à quelques mètres seulement de moi. L’histoire se répète !
Safari à pied dans la Zone de Conservation de Grumeti
L’un des objectifs de ce nouveau voyage en Tanzanie est d’aller découvrir un tout nouvel hébergement. Il est situé dans une zone très peu fréquentée et encore un peu secrète, la Zone de Conservation de Grumeti. Même si le camp n’est pas encore complètement construit, je peux déjà juger de son l’emplacement assez exceptionnel, au sommet d’une petite colline, avec une vue sur toute la savane environnante. Et si j’avais eu un peu plus de temps, je serai bien allée faire un petit plongeon dans la piscine à débordement creusée dans la roche, avec vue panoramique sur le Serengeti…
Ce qui me plait dans ce camp, c’est la possibilité de sortir du 4×4 et d’aller marcher, en pleine brousse, avec un ranger armé bien sûr ! C’est ainsi que malgré notre emploi du temps très chargé, nous prenons près d’une heure pour effectuer un safari à pied et nous promener au milieu des zèbres, des gnous et des impalas notamment. Quel silence ! On peut ainsi entendre le clop clop des sabots, le bruissement des ailes des oiseaux, le toc sourd émis par deux paires de cornes qui se battent… Un safari à pied permet de découvrir de nouvelles sensations, tellement différentes de celles que l’on ressent depuis un 4×4. Il est maintenant temps de repartir. Nous n’avons pas croisé de fauve, même au loin : je ne suis pas mécontente…
Mes copains les hippos
Ce matin, c’est notre dernière matinée en brousse. Du coup, tous mes compagnons de voyage voudraient encore voir un guépard. Nous avons déjà été chanceux jusqu’à présent (en fait, il est quand même très rare de ne pas être chanceux quand on effectue un safari en Tanzanie…) mais en safari, c’est souvent comme ça : on en veut toujours plus.
D’un autre côté, nous sommes à deux pas de l’hippo pool, il serait dommage de ne pas en profiter… Finalement, je convaincs mes confrères et nous faisons un petit détour par « la piscine à hippos ». Nous assistons à des scènes incroyables. Il ne fait pas encore trop chaud, certains hippopotames en profitent donc pour changer d’emplacement. Sous nos yeux (nous sommes installés juste au-dessus d’eux), au bord de la rivière, nous observerons une vingtaine d’hippopotames. Ils sont en train de remonter la rivière et choisir un emplacement où l’eau n’est pas trop profonde, comme ça, ils peuvent avoir pied et donc ne pas se fatiguer à « nager » et assez profonde quand même pour que la grande partie de leur corps reste immergée dans l’eau. Les hippopotames ont la peau fragile, trop de soleil direct n’est pas bon pour eux…
Alors que nous devions faire un rapide passage, nous restons finalement plus d’une heure à les observer… Personnellement, c’est vraiment ce que j’apprécie en safari. Pouvoir prendre mon temps, passer 2 heures sur une scène qui me plait si cela me chante. C’est tout l’avantage d’effectuer un safari en véhicule privé. Personne dans le minibus pour vous dire que c’est l’heure, on y va. Personne pour décider à votre place devant quel animal vous devriez avoir envie de passer du temps. Le voyage individuel, c’est la liberté quasi absolue de faire ce que l’on veut. Et croyez-moi, en safari, ça change tout !
Un petit tour par Zanzibar
Mon voyage s’achève à Zanzibar… Je retrouve mon île, que j’ai quittée il y a quelques mois à peine. Ce vol direct en avion taxi entre le Serengeti et Zanzibar est toujours aussi agréable. En à peine deux heures, je passe des paysages de la savane du Serengeti au bleu turquoise de Zanzibar. Ce matin, j’étais dans la brousse, ce soir, je dors bercée par les flots de l’océan indien. Cette fois, mon séjour est assez court ? Juste le temps qu’il fallait pour découvrir quelques hôtels : nous avions entendu parler de certaines adresses, dont quelques-unes de nouvelles. Il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour les visiter et faire un petit rapport !… Voilà qui est fait.