Laure en famille à Zanzibar

Avant, Laure avait tout le temps une petite valise, prête à l’emploi et n’hésitait pas à partir n’importe quand, n’importe où, n’importe comment. Mais ça, c’était avant. Maintenant, Laure est maman de deux petites filles de 6 et 2 ans, et si elle a toujours envie de voyager, elle ne veut plus voyager n’importe comment. Parce qu’elle veut que ses filles héritent de son goût pour le voyage, et quand on voyage avec de jeunes enfants, on ne voyage pas n’importe quand, n’importe où, n’importe comment. Explications : 

Dans mon autre vie, celle où je n’avais pas d’enfant, je partais en voyage quand bon me semblait, je choisissais ma destination en fonction de mes envies et de mon humeur du moment. Pour ce qui était des hébergements, j’accordais toujours plus d’importance au lieu qu’à la qualité de l’hébergement lui-même. Mes critères étaient simples : le plus possible en pleine nature, loin de tout. Je préférais une tente plantée au milieu de nulle part qu’un lodge 5 *, une douche de brousse plutôt qu’une salle de bain avec baignoire…

Depuis le début de ma nouvelle vie, qui a commencé il y a 6 ans, j’ai été amenée à revoir certains de mes critères. J’ai toujours envie de voyager mais surtout, j’ai envie de voyager avec mes enfants. Aujourd’hui, j’ai deux filles de 6 et 2 ans.

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Pour le voyage, elles sont sans doute précoces : l’aînée a pris l’avion pour la première fois à 5 mois et la seconde avant de fêter ses 3 mois. En revanche, je crois qu’en devenant maman, une partie de mon cerveau a été reconfigurée…

Depuis que je suis maman, je choisis mes destinations en fonction de critères que je ne prenais pas en compte auparavant : la sécurité sanitaire, le temps de vol, le décalage horaire… et je sélectionne désormais mes hébergements en fonction de la taille de la piscine, des temps de transferts, de la possibilité de pouvoir dormir tous les quatre dans la même chambre, et de possibilités incongrues comme d’avoir minibar pour stocker les biberons… 

Faire voyager mes enfants pour qu’ils découvrent d’autres lieux, d’autres ambiances, d’autres peuple m’est important. Pouvoir un jour les emmener en Afrique était mon souhait secret : c’est un peu comme si je les avais emmenés à l’agence et que leur avais montré mon bureau en leur expliquant : « c’est ici que maman travaille ».

Même si je suis une grande amoureuse de l’Afrique, pas question pour autant d’emmener mes enfants dans des pays «  à risque ». Avec la grande, nous étions partis en Afrique du Sud (elle avait 2 ans et demi à l’époque). Avec la plus petite, c’est à Zanzibar que nous sommes allés. Et pour ce voyage à Zanzibar, j’ai parfaitement combiné le bien-être et la sécurité de mes enfants avec quelques-unes de mes envies à moi en matière d’hébergements, de visites et de rythme. Comme quoi, être bien informée et avoir un bon agent de voyage est utile !

Chapwani, notre petit coin de paradis

Malgré les heures de voyage en avion, les filles sont surexcitées à l’idée de prendre le bateau (pour la première fois de leur vie) qui nous amènera jusqu’à Chapwani. 

James, notre capitaine, nous débarque directement sur le sable au pied de notre villa avec piscine privée ! Un instant, je me prends pour Angelina Jolie débarquant avec Brad Pitt et leur tribu sur leur île privée (bon d’accord, je n’ai que 2 enfants, je suis brune et mon chéri n’est pas blond…). Séjourner sur une île privée m’a toujours fait fantasmer et là, je réalise mon rêve !  

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Dans cette île minuscule, chaque trajet de quelques mètres est l’occasion de découvertes. Quand nous passons par le chemin intérieur, nous rapportons des mini noix de coco, des bâtons rigolos, des fleurs de frangipaniers qui sentent si bon. Et si nous passons par la plage, c’est une véritable collection de coquillages multicolores qui nous ralentit.

A chaque déplacement, nous rentrons les mains et les poches remplies de trésors fabuleux.  

Les bernards et nous

J’avais pensé à pas mal de petites choses qui pourraient surprendre ou faire un peu peur à mes filles. Les lézards, les araignées, les gros scarabées, mais je n’avais pas pensé aux « Bernard », les bernard-l’hermite ! Pourtant, de jour comme de nuit, ils vont être la terreur de mes filles, les ennemis à combattre à tout prix. Les voir se déplacer avec leurs coquillages sur le dos les terrorise (pire que les chiens dans la rue). Nous avons donc fait appel à toute notre imagination pour trouver un moyen de sortir vainqueur de cette terrible bataille sans pour autant décimer la population de bernard-l’hermite de l’île…

Au plus près de la nature

Le lendemain, c’est la stupeur : « Maman, l’eau elle est partie ! » Alors… On appelle ça les marées et elles nous ont donné l’occasion de profiter pleinement de notre piscine privée, d’aller nous promener sur la plage pour ramasser des coquillages ou d’aller observer les chauves-souris qui résident de l’autre côté de l’île.

Un jour, j’observe ma petite dernière dans l’embrasure de la porte de notre chambre. Je lui demande ce qu’elle fait. « Bah, je regarde la mer ! ».  La marée n’était pas basse… 

Entre balades, observation de la faune ou de la flore, châteaux de sable, baignades, les journées passent trop vite. Le soir, inutile de lancer la boite à musique avec les bruits de la nature enregistrés. Nous nous endormons simplement bercés par le son des vagues, au gré des les marées. 

Balade dans Stone Town

Je savais bien qu’avec des petites jambes d’enfant de 2 ans, je ne pourrai pas arpenter la vieille ville en long, en large et en travers comme j’aime le faire quand je suis seule. Néanmoins, j’avais vraiment envie de leur faire découvrir un peu de l’ambiance de Stone Town, pour qu’elles gardent en tête autre chose que la plage ou de la piscine.

Nous voici à peine débarqués dans Stone Town que nous croisons un Masaï. Ma fille aînée reste subjuguée et me demande immédiatement « Maman, c’est qui ce monsieur ? ». C’est vrai qu’ils ont fière allure ces guerriers masaï, où qu’ils soient. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’ils sont encore plus beaux dans leur élément, la savane, plutôt qu’ici à Zanzibar où ils viennent pour gagner un peu d’argent et tenter d’avoir une meilleure vie une fois de retour dans leur village.

Nous sommes restés de longues minutes à observer un marchand presser des tiges de cannes à sucre avec sa machine infernale, pour en faire du jus frais. Alors que nous croisons une écolière, ma fille ainée, qui vient de rentrer au CP, me demande « Mais pourquoi elle a un cartable de garçon ? ». Plus tard, « Maman, pourquoi la dame, là, elle n’a pas de chaussures ? ». Avec leurs yeux, elles ont découvert la réalité de ce pays, un autre quotidien que le leur…

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Prison Island, l’île aux tortues

L’île est un joli spot de plongée au large de la vieille ville. Mes filles ne savent pas encore vraiment nager et encore moins respirer avec un tuba. Adieu donc les envies de snorkeling pour cette fois. En revanche, les filles ont pu découvrir les principaux habitants de l’île : d’énormes tortues terrestres. Aujourd’hui, certaines ont plus de 100 ans. La plus jeune de mes filles voulait voir des « chinges » et des « giraffs » pendant ce voyage. Elle est trop petite pour partir en safari (ce sera pour une prochaine fois) mais elle parle encore de la salade qu’elle a donnée à manger aux tortues de Zanzibar !

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Pieds nus dans le sable de Matemwe

Un matin, cinq sœurs se promènent sur la plage et se joignent à nous pendant que les filles faisaient des pâtés de sable. Elles se mettent à chanter en chœur en jouant aussi à faire des pâtés. J’observe la scène, je regarde mes filles et ces jeunes filles. Pour toutes, la rencontre est si naturelle… Les unes parlent français, les autres swahili, mais toutes s’amusent un instant. Pieds nus dans le sable doux et fin de Matemwe, il sera très difficile pour mes filles de remettre chaussures et chaussettes une fois de retour à Paris… 

Alors que la petite fait la sieste, j’emmène la plus grande faire un tour sur la plage pour lui montrer les paysages à marée basse. Nous avons ainsi pu observer les femmes ramasser les algues ou pêcher. Des enfants aident à ces tâches quotidiennes. Cette promenade est ainsi l’occasion pour ma fille de se rendre compte qu’en Tanzanie tous les enfants ne vont pas à l’école. Et qu’après réflexion, elle trouve que cela n’est pas normal… 

Une petite haie d’arbres abrite les piscines du vent qui se lève parfois en fin de journée. Du coup, il est possible de profiter de l’eau chauffée par le soleil jusque tard dans l’après midi. C’est ainsi qu’un soir, mes filles verront apparaître pour la première fois une étoile dans le ciel. Elles en parlent depuis avec des étincelles dans les yeux tellement cette expérience leur a paru extraordinaire.

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Le toit de l’Afrique

Alors que nous sommes déjà sur le chemin du retour, la tête dans les nuages, le pilote annonce la possibilité d’observer le Kilimandjaro sur la droite de l’appareil. Ma fille aînée est ravie : elle aperçoit la fameuse montagne dont on parle dans un dessin animé qu’elle aime bien.  Cette montagne a le don de m’émouvoir profondément, à chaque fois. Après le turquoise de Zanzibar, les neiges éternelles du Kilimandjaro… Une image et une émotion de plus au moment du retour.

A Roissy, 12 heures plus tard, ma fille aînée conclut « Maman, ça passe trop vite les vacances à Zanzibar ! » Elle a 6 ans ; j’en ai 43 mais je suis complètement d’accord avec elle.