Bonne résolution de voyageur : je voyage léger
Frédéric fait toujours ce qu’il a à faire au dernier moment. C’est comme ça. On appelle cette maladie la procrastination. Mais comme il est plutôt bien organisé, il arrive à tenir ses délais et à ne rien oublier. Par exemple, à chaque fois qu’il part en voyage, il prépare toujours ses affaires la veille de son départ mais il n’oublie rien : il met toujours la même chose dans son sac. Voici sa liste :
Scène de tous les jours chez Monde Authentique : le téléphone sonne.
« Monde Authentique, Frédéric, bonjour.
– Bonjour, je pars demain en safari. Je suis en train de préparer mes affaires et je viens de m’apercevoir que je n’ai droit qu’à 15 kilos de bagages ! Mais comment vais-je faire ? »
A chaque fois, j’ai envie de poser cette question : « mais que diable comptez-vous emporter pour avoir besoin de davantage ? »
C’est pareil quand les commerciaux des compagnies aériennes viennent nous faire l’article : par exemple, sur Malaysia Airlines, Etihad, Emirates et Oman Air, on a le droit à 30 kilos de bagages en classe économique et 40 kilos en classe affaires. Et sur Ethiopian Airlines, c’est 2 bagages de 23 kilos en classe éco et 3 bagages de 23 kilos en classe affaires.
A chaque fois, je me dis que cette information peut être utile aux agences qui ont une importante clientèle communautaire (celle qui rentre au pays, quoi…) mais que pour nous qui avons une clientèle de « voyageurs », elle ne sert à rien.
Mais visiblement, si… parce que parfois, les clients me demandent « mais en plus des 20, 23 ou 30 kilos (selon les compagnies) en soute, j’ai le droit à combien en cabine ? »
En général, un sac de moins de 7 kilos dont le total des trois dimensions (hauteur, largeur et profondeur) ne dépasse pas 115 centimètres. C’est à dire pas grand chose…
Récemment, je suis parti 10 jours à Zanzibar avec une amie. Les mauvaises langues diront « oui, comme il y a 3 mois et comme il y a 6 mois ». Elles n’ont pas tout à faire tort. Si je vous raconte ça, c’est parce que lorsque nous sommes arrivés à l’aéroport, on aurait dit qu’elle partait pour 6 mois (avec sa maison sur le dos) et moi, pour 4 jours.
Il faut dire que j’ai une méthode assez précise pour préparer mon sac. J’ai deux listes : une liste « week-end ou court séjour en France ou en Europe » (tout doit tenir dans un bagage cabine parce qu’il n’est pas question que je perde 30 minutes d’un week-end à attendre la livraison de mon sac à l’aéroport) et une liste « voyage long-courrier ».
Je vous épargne la première de ces deux listes (puisque Monde Authentique ne propose pas ce genre de voyages) mais voici ma liste « voyage long-courrier ». J’espère qu’elle vous sera utile.
Ce que je porte en avion (et que je ne mettrai donc pas dans mon sac de voyage) :
– un pantalon de treillis souple en toile, avec plein de poches. Attention : le pantalon doit être parfaitement à ma taille. Comme vous le savez, les agents de sécurité des aéroports sont paranoïaques et il va falloir enlever la ceinture au portique. Donc, pas de ceinture ! (sinon, il y une chance sur deux d’oublier de l’enlever au contrôle et là, l’agent de sécurité va 1 – vous lancer un regard noir, 2 – vous prendre pour un[e] terroriste.)
– dans les poches du pantalon (c’est pour ça que je voyage toujours en treillis : parce qu’ils ont des grandes poches) : dans la première, passeport et carte d’embarquement (et c’est tout…) qu’il faut sortir sans arrêt et montrer à 50 personnes (parce qu’elles ont un uniforme, alors elles ont le pouvoir de regarder votre passeport). Dans la deuxième, une petite pochette avec mes clefs d’appartement, des bouchons d’oreille, un masque pour dormir, de l’argent liquide, ma carte de crédit, mon smartphone et des écouteurs. Dans la troisième, des lunettes de soleil. Comme ça, j’ai l’air d’une star, je cache mes cernes à l’arrivée et accessoirement, je protège mes yeux (clairs donc fragiles) du soleil. Dans la quatrième, un carnet souple et un stylo (où que j’aille et quoi que je fasse, je prends des notes).
– un tee-shirt en coton (de manière générale, en voyage, ne porter que des matières naturelles)
– un sweat-shirt molletonné à capuche (parce que s’il pleut, je serai bien content d’avoir la tête protégée)
– un foulard. Il faut savoir que dans les avions, la clim’ est toujours à fond. Et moi, j’ai les vertèbres fragiles… vous vous en servirez tout au long de votre voyage pour la même raison. Surtout si vous voyagez en Asie (là-bas, ils adorent la clim’).
– une paire de Converse. Le gros avantage de ces chaussures, c’est qu’elles sont résistantes et sèchent vite (très pratiques donc quand il faut des chaussures amphibies).
Les autres vêtements (ceux que je mets dans mon sac de voyage) :
Je connais des gens qui font le calcul suivant : s’ils partent 10 jours, ils prennent 10 sous-vêtements, 10 t-shirts, 3 shorts, 3 pantalons ou jupes, voire un peu plus « au cas où ». A chaque fois que vous restez plus de deux nuits dans un hôtel, pensez que vous allez pouvoir faire laver sur place (et le plus souvent, à un prix dérisoire). Du coup, je prends seulement :
– deux shorts (quand l’un est à la blanchisserie, je porte l’autre),
– deux ou trois t-shirts ou polos,
– deux chemises légères à manches longues (pour protéger mes bras du soleil le jour et des moustiques le soir),
– un paréo,
– un pull en cashmere (c’est léger et ça tient chaud),
– un coupe-vent imperméable (on ne sait jamais…),
– une casquette (ceux qui me connaissent savent que j’ai le cheveu très court, donc sensible aux coups de soleil…),
– une paire de tongs,
– deux ou trois maillots de bain,
– trois slips, deux paires de chaussettes.
Si vous dormez tout habillé[e], n’oubliez pas votre pyjama/nuisette. Moi, j’ai résolu ce problème il y a fort longtemps et je ne m’encombre pas !
Les affaires de toilette :
Je reconnais que c’est mon plus gros problème. Depuis que les compagnies aériennes sont paranoïaques, je dois me résoudre à enregistrer mes bagages. Pensez-donc, je pourrais bien agresser le personnel de cabine avec une paire de ciseaux à ongles ou faire sauter l’avion avec de la crème solaire !
Si vous tenez vraiment à ne pas enregistrer vos bagages, rappelez-vous que vous ne pouvez pas emporter en cabine d’objets tranchants, que vos liquides et pâtes ne peuvent être conditionnés dans des contenants de plus de 100 ml et que l’ensemble de ces produits doit entrer dans une trousse transparente d’une capacité inférieure à un litre. Autant dire, mission impossible !
Je mets dans ma trousse de toilette :
– le nécessaire quotidien (dentifrice, brosse à dents, déo, ciseaux à ongles, rasoir, mousse à raser)
– du shampooing et du gel douche dans des petits flacons en plastique souple (2 à 3 € chez Muji) parce qu’il n’y a aucune raison que vous utilisiez un flacon entier en huit jours !
– mon eau de toilette dans un mini-vaporisateur en plastique souple Muji (j’aurais dû acheter des actions chez eux),
– des larmes (bien utiles lorsqu’on voyage dans des endroits où il y a de la poussière),
– de l’aspirine, un anti-diarrhéique, un antiseptique et des pansements,
– de la crème solaire, de l’après-soleil, un répulsif anti-moustiques, du baume du tigre,
– des préservatifs (on ne sait jamais ce qu’il va se passer, et dites-vous que ça ne pèse rien…)
La technologie :
Je reconnais que ça prend de la place : je ne pars pas sans
– mon appareil photo, son chargeur et deux cartes mémoire,
– mon smartphone et son chargeur, avec des écouteurs, (il me sert dans l’avion et pendant mon séjour à naviguer sur internet, écouter de la musique, traiter mes mails urgents, voire à écouter en podcast mes émissions préférées)
– un téléphone mobile basique « désimlocké » et son chargeur. Dès mon arrivée, j’achète une carte prépayée et j’ai ainsi un numéro local, ce qui est bien pratique pour appeler un chauffeur, me faire rappeler par quelqu’un à qui je vais demander un service, etc.
– un adaptateur universel.
Certes, cette liste est adaptée aux voyages au soleil et ne comprend pas d’accessoires dont j’ai rarement l’utilité comme par exemple des chaussures de randonnée…
Quand je suis partie avec mon amie à Zanzibar, outre la moitié de son armoire et plusieurs paires de chaussures, elle s’était encombrée de quatre livres (alors que j’ai une conversation délicieuse), d’un sèche-cheveux, de trois kilos (au moins) de médicaments, de deux chapeaux, de deux sacs à main et d’une trousse de toilette d’environ dix litres…
Au moins, elle n’est pas enseignante. Mon ex emportait systématiquement en vacances « deux ou trois paquets de copies à corriger » et une cargaison de stylos rouges !