Boracay, c’est fini ?
(et c’est sans doute mieux pour tout le monde)
L’Asie est en émoi… Rodrigo Duterte, le Président des Philippines (comme je suis un garçon bien élevé, je n’écrirai pas ce que je pense de lui parce que ma Maman m’a toujours dit que je devais utiliser un langage châtié…) a décidé de la fermeture de l’île de Boracay en raison de la pollution de l’île et de la dégradation importante de son environnement. J’adore les Philippines mais je déteste Boracay. Et comme j’adore donner mon avis sur tout, je vais vous parler de cette petite île et de mon opinion sur Boracay (toujours dans un langage châtié parce que je suis un garçon bien élevé).
Entre 2007 et 2011, je suis allé 6 fois aux Philippines. Nous avions l’ambition de devenir des spécialistes des Philippines et comme c’est moi qui ai lancé la destination chez Monde Authentique, je me devais de connaitre les moindres recoins des îles.
Lors de mes voyages aux Philippines, qu’ai-je préféré ? Difficile de faire un choix : Nager avec les requins-baleines à Donsol ? Approcher les tarsiers de Bohol ? Rencontrer les guérisseurs de Siquijor ? Marcher dans les rizières en terrasse de Banaue dans la Cordillère centrale ? Explorer la baie de Bacuit à El Nido en kayak ?
En tout cas, pas faire la fête dans la petite île de Boracay, considérée par certains comme la plus belle île des Philippines.
La plus belle ? Peut-être ! La plus touristique, sans hésitation !
Il y a 10 ans aujourd’hui (jour pour jour), j’étais à Boracay, poussé par le ministère du tourisme qui voulait absolument que 8 autres agents de voyages français et moi découvrions leur « perle ».
J’étais parti avec un a priori négatif à propos de Boracay mais comme je suis un grand fan de plages de sable blanc et d’eau turquoise, je m’étais dit que je m’y ferais peut-être…
Mais arrivé à l’aéroport de Caticlan (le plus proche de Boracay), j’avais été choqué par le nombre important de mouvements d’avions et des hordes de groupes de Coréens en vacances entre filles ou entre garçons (des enterrements de vies de jeune fille et de vies de garçon, sans doute) qui se prenaient en photo dès la descente de l’appareil.
Il fallait un transfert (rapide) en minibus, puis en bateau, à nouveau en minibus et enfin en tricycle pour arriver à White Beach, qui mérite son nom : une longue plage de sable blanc baignée d’une étendue d’eau turquoise. Des hôtels ont été construits sur tout le front de mer, mais jamais plus haut que les palmiers (c’est la règle ici). Du coup, on a construit aussi en deuxième, puis troisième et quatrième lignes de plage.
Pendant nos 2 jours à Boracay, nous avions retrouvé partout nos Coréens de l’aéroport ou leurs nombreux équivalents. Les nuits ont été très courtes. Le front de mer de Boracay n’est de toute façon pas étudié pour dormir : sitôt les dernières notes de disco tues, les pêcheurs et les vendeurs arrivent sur la plage. Et comme nos chambres donnaient sur la plage, vous imaginez le bruit !
J’avais ressenti un véritable malaise à Boracay. Rien de philippin. Rien d’authentique. Juste la plage, les excès d’alcools, de buffets all you can eat dans les hôtels et de la prostitution. Avant ce voyage à Boracay, je vendais (exceptionnellement) l’île parce que l’un de mes collègues de l’époque m’avait vanté la qualité des plages et des fonds marins, et qu’il avait sélectionné de jolis hôtels en front de mer.
Une fois allé à Boracay, je me suis juré de ne plus jamais vendre de séjour là-bas.Boracay est devenue une destination populaire pour les backpackers à partir des années 70 (à l’époque, ça devait être le paradis…) jusqu’à devenir un spot totalement mainstream au cours des années 2000, quand plusieurs médias ont classé les plages de Boracay parmi les plus belles du monde.
La petite île (elle ne fait que 2×7 km) a accueilli 1 700 000 visiteurs en 2016. Avec un tel flux touristique, l’écosystème local a eu du mal à encaisser le choc. En ce début d’année, la pollution était telle que le président du pays, Rodrigo Duterte, a pris la décision de fermer l’île, qu’il qualifie de « fosse septique », aux visiteurs.
Dégradation des zones humides par la construction de complexes hôteliers, problèmes d’inondation, d’érosion et pollution des eaux par des matières fécales sont autant de raisons qui ont poussé le président philippin à prendre la décision de fermer l’île aux touristes, pour une durée de six mois à partir du 26 avril prochain.
Mais si le président prend officiellement très à cœur les problèmes environnementaux de Boracay, ses détracteurs l’accusent de vouloir faire construire un casino géant, avec l’aide de grands groupes chinois. Si cette information devait s’avérer, il y a fort à parier que le paradis que fut autrefois Boracay ne sera plus qu’un joli souvenir.
Certes, pour les clients voyageurs de Monde Authentique, la fermeture de l’île de Boracay n’aura aucune conséquence. Les usines à touristes, très peu pour nous : nous avons fait depuis longtemps le choix de proposer des destinations qui soient le plus possibles respectueuses de l’environnement et qui profitent réellement à l’économie locale.
Espérons que cette mesure à visée écologique ne se contente pas de déplacer le problème.Pour éviter de se retrouver coincé sur une destination bondée et dégradée, les conseils de nos créateurs de voyage sur mesure sont plus que jamais nécessaires afin de bien choisir parmi les 7107 îles des Philippines où passer un séjour de qualité, sans dégrader les lieux d’accueil.Alors pour vous qui souhaitez découvrir les îles des Philippines (celles qui répondent à vos critères d’authenticité et de durabilité), visitez notre page dédiée aux Philippines et contactez Fred ou Sandrine au 01 53 34 92 71. Ils sauront vous guider dans vos choix.