Le syndrome de la classe éco

Moi qui ai l’habitude de voyager en long-courrier, je voudrais vous parler de ce qu’on appelle le syndrome de la classe éco…

Depuis que je suis arrivé chez Monde Authentique, mes collègues me vantent à longueur de temps le confort et le service des compagnies du Golfe. Inutile de vous dire que cela me rend secrètement jaloux, car cela fait bien longtemps que je n’ai pas (re)goûté à ce luxe malgré mes deux récents voyages de terrain à Zanzibar et en Colombie. Pour ce dernier voyage, en 10 jours, entre les deux vols internationaux et les quatre vols intérieurs, je suis resté confiné 28 heures dans des avions. Je maîtrise donc plutôt mon sujet quand il s’agit de parler de la classe économique de base…

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Je me suis ainsi envolé pour l’Amérique du Sud avec Iberia. La compagnie espagnole n’est pas vraiment réputée pour sa qualité à bord mais elle a d’autres atouts : des vols quotidiens pour chaque destination d’Amérique du Sud, 10 aéroports de départ en France pour rejoindre Madrid, des tarifs attractifs. Pratique et pas chère, Iberia fait donc partie de notre « top 10 » des compagnies.

Partir avec Iberia relevait donc de l’évidence pour moi. D’autant plus que je n’en suis pas à mon premier voyage avec cette compagnie, loin de là ! Je suis même frequent flyer ! Et j’étais d’autant mieux préparé à affronter ce long trajet sur une compagnie qui n’est pas le summum du confort qu’avec l’expérience, j’ai développé des stratégies personnelles de survie dans le milieu hostile de la classe éco…

Par exemple, comme il n’y a pas d’écran individuel chez Iberia, pour ne pas avoir l’impression d’être dans une espèce de cinéma en plein air éclairé au néon et de faire partie des 50 paires d’yeux qui regardent un écran microscopique à la définition digne des années cinquante, je télécharge toujours plusieurs films les jours qui précèdent le décollage. Partager un film, en français s’il vous plaît, avec ma femme – et uniquement avec elle – me donne déjà un peu l’impression d’être privilégié. Il faut savoir se réjouir de peu.

Côté espace, vous avez sans doute déjà fait l’expérience des sièges en classe économique : ils ne sont pas bien grands… La règle est bien respectée chez Iberia puisque vos jambes disposent royalement d’un espace que de 71 cm (source : skyscanner.fr).

Après lecture de cet article, vous comprendrez encore mieux la jalousie qui est la mienne quand mes collègues me parlent des compagnies du Golfe (par exemple Oman Air propose un espace de 86 cm… Et à ce propos, je vous invite à lire ou relire le post de Frédérique sur le confort de la compagnie omanaise : le plaisir du voyage.

Donc, puisqu’on ne dispose pas de beaucoup de place, autant se mettre à l’aise. Ma femme, toujours tirée à quatre épingles, ne m’épargne pas ses sarcasmes : « tu voyages en pyjama ? », ou bien « j’ai l’impression de voyager avec mon grand-père ». N’empêche… Pour voyager le plus confortablement possible, je choisis toujours une tenue décontractée : pantalon en toile à taille large ou survêtement en coton. Après tout, on envisagera la question du look à l’arrivée !

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Côté forme, même si je suis un marketeur recyclé en conseiller voyages en Amérique du Sud, je sais qu’il y a des astuces à connaître pour ne pas sortir de l’avion complètement en vrac.

Espace contigu, jambes coincées, atmosphère confinée : voici le fameux « syndrome de la classe économique ». Il frappe sans distinction les malheureux voyageurs condamnés à l’immobilité pendant les longues heures d’un trajet en avion.

Quels sont les symptômes pathologiques de ce syndrome ? Ils peuvent se manifester de deux façons : soit par une douleur souvent localisée au niveau du mollet, soit par la formation d’un œdème. Dans la majeure partie des cas les symptômes ne sont pas aussi manifestes, et la thrombose (formation de caillots dans un vaisseau sanguin, improprement appelée phlébite car il n’y a pas d’inflammation de la paroi veineuse) passe complètement inaperçu. Certains passagers sont plus sujets à ce mal, notamment les personnes âgées et les personnes souffrant de varices.

Quelles sont les solutions préventives pour limiter les risques ?

– Même si un avion n’est pas une salle de sport, n’hésitez à vous lever pour faire quelques pas dans le couloir. Dans l’idéal, faites une « marche » de 5 minutes toutes les deux heures.
– Faites quelques petits exercices de gymnastique afin d’activer la circulation du sang : flexions-extensions des pieds, petits cercles avec les pieds (dans les deux sens), étirements des jambes.
– Portez des vêtements amples (pantalons et chaussettes qui ne serrent pas).
– Évitez les ceintures, les pantalons étroits, les gaines et les chaussures serrées. On conseille aux personnes à risque de porter des bas de contention qui empêchent le gonflement des jambes (on les trouve en pharmacie).
– N’oubliez pas non plus de vous hydrater : ne buvez que des boissons non alcoolisées et de l’eau non gazeuse. L’alcool et les boissons diurétiques comme le café accélèrent la déshydratation.

Avec ces quelques petits conseils, vous profiterez encore mieux de vos vacances !

Et pour quelques (gros) billets de plus, essayez la classe affaire : pas d’attente à l’enregistrement, (alors qu’à Bogota, j’ai mis plus de deux heures à être enregistré), service attentionné à bord, restauration de qualité, espace douillet et confortable… Plusieurs compagnies partenaires accordent à nos clients des tarifs étudiés en classe affaire. Pour en profiter, il faut réserver longtemps à l’avance car, comme en classe éco, les places au meilleur prix sont en nombre limité. Pour avoir eu une fois la chance de voler en classe affaire, je vous promets cela n’est pas comparable avec la classe éco !

Autre astuce : choisissez bien le jour de la semaine où vous voyagez. Par exemple, en partant le vendredi ou le samedi vers le Golfe, vous n’aurez pas d’homme d’affaire à bord (car le jeudi soir les résidents des Émirats rentrent chez eux après une semaine à Paris). Ces jours-là, les quotas de place au meilleur prix sont plus importants. Vers l’Asie, de façon générale, ciblez les mardis ou mercredis.

Certaines compagnies ont aussi lancé une classe intermédiaire appelée « éco-premium » ou « confort economy ». Ces classes proposent des sièges plus espacés, une meilleure inclinaison des sièges, mais une restauration « éco » (vous attendrez d’être arrivés à destination pour faire une orgie d’asado !). Vous pouvez vous offrir ce type de prestation pour la somme de 300 à 500 € environ par trajet. Et comme les compagnies offrent la possibilité de combiner un vol en éco-premium à l’aller et en « éco-sardine » au retour, en fonction du décalage horaire, du vol de jour ou de nuit, vous pourrez choisir différentes options. Demandez conseil à votre agent spécialiste préféré !

Que vous voyagiez en classe économique ou en business, dites-vous que ce qui vous attend à l’arrivée sera une belle récompense après avoir passé 20 heures entassés dans une cabine peu confortable.

Alors à bientôt à bord !