Vacances en bleu et blanc dans les Cyclades
Il est fatigué. Les conditions météorologiques parisiennes le dépriment… Frédéric a besoin de vacances. On est en plein mois de juillet et il ne peut pas partir plus de 8 jours. Son désir : une petite plage sur une île déserte de la Méditerranée. Facile à trouver nous direz-vous ? Sauf que dans son carnet d’adresses Frédéric n’a pas de tour-operator qui puisse lui proposer une solution de rêve en Méditerranée… Alors, où partir ?
J’ai des collègues formidables. Clients de l’agence, vous connaissez nos méthodes : vous expliquez vos envies à un conseiller expert de « ses » destinations. Il vous écoute, reformule vos demandes (ça lui permet de savoir s’il a vraiment compris ce que vous cherchez) et met en scène un voyage à la mesure de vos envies … Après, vous ne vous occupez plus de rien.
Lorsque j’ai voulu partir au Cambodge, j’en ai parlé à Johann. Forcément, comme il me connaît bien, il a compris mes attentes en cinq minutes : 3 ou 4 étapes de 2 à 4 jours chacune, des hôtels « nature » de petite capacité, un guide avec de l’humour, 3 jours à la plage en fin d’itinéraire. « Oui, Johann, même au Cambodge je veux aller à la plage… ». En deux jours, il m’a concocté le voyage parfait… Et comme les trois amis qui m’accompagnaient me faisaient une confiance aveugle, le jour même c’était réservé…
Lorsque je me suis décidé à vivre mon rêve d’enfant (découvrir l’île de Pâques), je ne voulais pas partir aussi loin sans profiter des saisissants contrastes de la nature chilienne. J’ai donc naturellement demandé conseil à Séverine, notre responsable Amérique du Sud. Le problème avec Séverine, c’est qu’elle est bavarde, qu’elle aime à la fois les déserts de sel du nord, l’architecture de Valparaiso, les paysages de la vallée centrale, de la Patagonie et la région des volcans… Et moi, en voyage, j’aime bien prendre mon temps… Alors, quand elle a bouclé mon programme, celui-ci durait près de 7 semaines… Comme je n’aime pas dire non, j’ai tout visité !
Un jour, j’irai en Colombie : Andrés le sait et pense déjà à mon itinéraire… Je partirai aussi en Australie, et je sais que je pourrai alors faire confiance à Thibault pour qu’il me construise un itinéraire original, hors des sentiers touristiques et plein de découvertes…
Mais en ce jour de juillet, je n’avais qu’une petite semaine devant moi, et surtout pas envie d’aller loin. En été, inutile d’aller à l’autre bout du monde pour trouver ce dont j’avais envie : une île (la plus petite possible), un hôtel simple mais joli, une plage déserte ou une grande piscine. Facile, non ?
Vous me croirez si vous voulez, mais je ne connais pas d’agent de voyages spécialiste de la Méditerranée qui adhérerait aux valeurs de Monde Authentique. J’allais donc devoir me débrouiller seul. Mais, après 24 ans de métier, je devais en être capable, pensez-vous !
En France les agents de voyages et les tour-opérateurs sont égaux devant la réglementation. Je reçois donc chaque jour dans ma boîte-mail une dizaine d’offres spéciales : des promos, des « dispos du jour » et des tas de choses de ce genre. En général, je les détruis sans les ouvrir. Mais là, j’allais ouvrir l’œil… Le problème, c’est que mes confrères ne communiquent que lorsqu’ils sont désespérés. Ils ont des places libres sur « leurs » charters et des chambres vides dans les hôtels sur lesquels ils ont pris des engagements : des espèces d’usines à touristes où s’entassent les foules… Et j’avais beau voir des 899 € barrés et remplacés par des 699 €, ça ne me donnait pas envie du tout…
La combinaison charter à 6h du mat’ depuis CDG 3 + hôtels en béton avec 4 restaurants-buffets + pack de 3 excursions en autocar avec 48 autres touristes, non merci !
J’avais fini par repérer une croisière en Corse sur un voilier de 32 cabines. Je m’étais donné la soirée pour y réfléchir et en parler à Guillaume, mon ami d’enfance qui allait m’accompagner pour cette semaine de repos impromptue. Las ! Quand j’ai appelé le lendemain la compagnie de croisières, d’autres plus rapides que nous avaient réservé les quatre dernières cabines.
Désespoir…
À la machine à café, j’ai confié à ma collègue Audrey mon angoisse de ne rien trouver qui me plaise. Audrey sait écouter les gens. Alors elle m’a posé mille questions : « qu’attends-tu de tes vacances ? Tu ne sais vraiment pas où aller ? Tu as déjà passé des vacances comme ça, juste à dormir ? Dans quels pays es-tu déjà allé ? ». J’ai donc livré mon « cahier des charges » à Audrey : pas loin, au soleil, face à la mer, du bleu à perte de vue, pas de bruit de moteur, un paysage apaisant.
On croit parler avec légèreté à une collègue au détour d’un café. Mais celle-ci a l’oreille attentive d’une professionnelle qui est allée un jour à Folegandros, dans les Cyclades…
Folegandros ? Je suis parti au moins 15 fois en Grèce et je n’avais jamais entendu parler de Folegandros. Je me suis dit : un bon point ! Audrey m’a montré 5 ou 6 photos qu’elle avait enregistrées sur son blackberry. Elle m’a expliqué que l’île ne compte que 500 habitants l’hiver contre 5.000 ou 10.000 l’été, qu’on en fait le tour en 45 minutes de scooter et que son plus bel hôtel ne fait qu’une vingtaine de chambres… Je lui ai demandé si elle avait le temps de vérifier les disponibilités et de calculer combien ça me coûterait. Quand elle m’a répondu : « mais bien sûr, Monsieur ! Quel est votre budget pour ce voyage ? », j’ai compris que je parlais à une agent de voyages et qu’elle allait s’occuper de ma demande comme une pro !
En 3 heures, Audrey m’a proposé un « devis/programme ». Il n’était pas aussi bien présenté que s’il vous avait été adressé, bien entendu, mais je savais que pour moins de 1000 € par personne, elle répondrait à mon cahier des charges : un aller-retour Barcelone/Athènes pour mon ami d’enfance qui habite en Catalogne, un Marseille/Athènes dimanche soir tard pour moi (ainsi, je ne sacrifiais pas mon week-end en Provence) et un Athènes/Paris le dimanche suivant. Ajoutez à cela une nuit dans un hôtel basique au Pirée (nous n’y resterions que quelques heures), les traversées en ferry entre le Pirée et Folegandros et 6 jours dans le plus bel hôtel de l’île (24 chambres, une immense piscine, les transferts de et vers le port, et même un massage offert…).
Grâce au professionnalisme d’Audrey, j’ai passé la semaine dernière dans un hôtel de charme de 12 petits bungalows blancs à deux étages, au bord d’une piscine au lignes épurées, bercé par de la musique « lounge » en sourdine. J’y ai bu les meilleurs cafés frappés du monde (« Mέτριο με γάλα το φραπέ ! Sucré avec du lait, le frappé, Alexandros, s’il vous plaît ! »). J’y ai dégusté des poissons succulents cuisinés avec simplicité, et j’ai surtout pu apprécier la technique d’une masseuse aux doigts de fée…
Le service était quant à lui absolument parfait : jamais, à part le premier jour, le personnel de l’hôtel ne nous a demandé le numéro de notre chambre. Tout était possible à toute heure et à peine arrivions-nous au petit déjeuner que l’on nous apportait nos boissons (café long pour Guillaume, frappé μέτριο με γάλα pour moi). Cerise sur le gâteau : comme nous avons été de très bons clients du spa, on nous a accordé une petite réduction. Remarque au passage pour les mauvaises langues : non, le personnel de l’hôtel ne savait pas quel métier je fais…
Bref : un séjour parfait. Je me suis réjoui d’avoir fait confiance à Audrey qui, en trois heures, a tout compris de mes attentes, a respecté mon budget et pris tout en charge. Je me félicite surtout d’avoir résisté aux propositions des tour-opérateurs de masse qui, en bradant des séjours à 699 €, m’envoyaient un message clair : ils me suppliaient de remplir leurs charters et leurs clubs de 200 chambres en Croatie ou en Turquie.
Maintenant, j’ai compris combien il est difficile de trouver des offres sur la Méditerranée comparables à celles que nous proposons dans l’Océan Indien, dans la zone Asie/Pacifique ou en Amérique du Sud. Cela me donne presque envie de créer chez Monde Authentique une cellule « escapades proches ». Comme je sais que le blog est consulté par nombre de concurrents, ils peuvent m’envoyer leurs CV ;-).