Chroniques de Buenos Aires
Buenos Aires est l’une des villes préférées des collaborateurs de Monde Authentique. Johann, Séverine et Frédéric sont des amoureux de la capitale de l’Argentine. N’évoquons même pas la passion qui anime Guillaume, mon collègue argentin lorsqu’il parle de la ville où il a fait ses études. Quant à Yasmina, elle a eu tel coup de foudre pour Buenos Aires qu’elle y a vécu ! Un récit qui commence par « Je n’oublierai jamais le jour où j’ai posé le pied en Argentine » et qui se termine par « nous décidions de revenir, un mois après notre retour en France, nous installer à Buenos Aires ».
Je n’oublierai jamais le jour où j’ai posé le pied en Argentine. Une fin d’après-midi ensoleillée de début d’automne, en mars, à Buenos Aires. Après un vol en provenance d’Asuncion, au Paraguay, le contraste était total. Dans le bus qui m’emmenait de l’aéroport Ezeiza au centre ville, je regardais les rues de la capitale défiler sous mes yeux, les lumières s’allumer et les Portenos s’animer.
J’eus comme un choc, l’impression d’être déjà venue, d’avoir vécu dans cette ville, couru dans ses rues en quadrillage bien net, admiré son architecture si européenne. Trois jours plus tard, après avoir exploré Buenos Aires dans ses moindres recoins, rencontré ses habitants si souriants, si bavards, si chaleureux malgré la souffrance traversée par leur pays ces derniers mois, j’étais triste de la quitter.
Un mois de voyage dans le pays et jusqu’au Chili nous attendait, et cela me plaisait, mais j’étais déjà très attachée. Je ne perdais aucun espoir de la revoir, puisque notre vol de retour vers la France, quelques semaines plus tard, partait de la toute proche Montevideo, en Uruguay. Rien ne nous empêchait de revenir, et je comptais bien tout faire pour.
Voyager en Argentine est une expérience inoubliable. De Salta et les régions du nord, arides, mais jamais hostiles, jusqu’aux glaciers du Sud, que j’aurai la chance de découvrir très bientôt, en passant par la Pampa, ses gauchos et ses champs à perte de vue, sans oublier bien sûr, la mythique Patagonie.
Beaucoup pensent que la Patagonie se résume à de vastes étendues d’herbe où paissent quelques bœufs argentins, image certes vraie mais incomplète, véhiculée par quelque chanteur de variétés exilé et autres reportages télé un peu caricaturaux. La Patagonie est bien plus que cela : des kilomètres de paysages renversants, entre la cordillère des Andes et l’océan Atlantique, des montagnes aux sommets blancs, des lacs d’une beauté époustouflante, des glaciers uniques au monde, pour n’en dire que quelques mots. De ses vins délicats jusqu’à sa viande réputée dans le monde entier, en passant par les empanadas, ces petits chaussons aux mille et une garnitures délicieuses, et les papas soufflés, petites chips de pomme de terre qui gonflent et prennent la forme d’un ballon grâce à un secret de fabrication bien gardé, je garde de l’Argentine un goût inoubliable.
De Mafalda à Eva Peron, et de Maradona à Ernesto Guevara (le Ché est argentin !), j’ai ressenti la passion du peuple argentin pour ses héros qui ont marqué le monde. De l’incontournable tango jusqu’aux fameuses équipes de football du pays, du cinéma argentin au rythme si particulier jusqu’aux chansons latino-pop dont l’air ne vous quitte plus de la journée, j’ai vibré avec les Argentins, comme ils le font au quotidien. Tant et si bien que de retour à Buenos Aires, ce n’était plus seulement la capitale qui avait conquis mon cœur mais le pays entier.
Avec celui qui deviendrait mon mari, nous décidions de revenir, un mois après notre retour en France, nous installer à Buenos Aires.
Edit du vendredi 19 octobre 2007, après le match de 3e et 4e place de la coupe du monde de rubgy, où la France s’incline face à… l’Argentine.