Escapade à Dubaï
il aime les endroits reculés, les espaces naturels infinis, les petits hôtels romantiques et intimistes… Ce week-end, Frédéric était à Dubaï, l’antithèse de ses goûts en matière de voyage. Pourtant, il a adoré.
Mes émotions de voyage les plus fortes ont (presque) toutes un rapport avec la nature, les traditions et l’architecture. Quand on me demande quelles sont mes plus belles découvertes et mes plus beaux souvenirs de voyages, j’évoque toujours (sans hiérarchie ni exclusivité) les espaces infinis des plaines tanzaniennes, des prairies islandaises et du salar d’Atacama au nord du Chili. J’y ajoute les rizières du centre du Cambodge et du nord des Philippines, les temples d’Angkor et les palais du nord de l’Inde, les moai de l’île de Pâques et les rivages de Zanzibar.
Je le revendique : j’aime les espaces préservés, je ferais des heures de route pour profiter de la douceur d’une balade en bateau ou d’une sieste dans un hamac, du raffinement d’un camp de toile ou d’un écolodge au cœur de la nature…
Pourtant, trois grandes villes font partie de mes lieux préférés : Dubaï, Hong Kong et New York. Trois villes où l’on ne dort jamais, trois villes bruyantes et polluées, trois villes mondialisées.
Ce qui me gêne le plus dans la mondialisation, c’est qu’on trouve invariablement les mêmes choses partout. Regardez les boutiques de cette rue : Levi’s, Adidas, McDonald’s, Zara, Gap, L’Occitane. Faites abstraction de ce que vous avez vécu ces dernières heures et demandez-vous ce que cet endroit a d’unique : sans doute rien. Cette rue pourrait appartenir à n’importe quelle ville de la planète.
Mais si une ville au monde mérite le statut de « ville sans âme », c’est très certainement Dubaï. J’y ai passé mon dernier week-end.
Mon ami Gilles y vit depuis deux ans. L’entreprise qui l’emploie est le leader mondial de la fourniture de services informatiques pour l’industrie du tourisme. Le siège de cette entreprise est à Madrid, son centre de données à Munich et ses services commerciaux dans la banlieue de Nice – une boîte bien au cœur du système mondialisé, donc. Un jour, l’un des nombreux vice-présidents de cette world company a décidé que les commerciaux devaient être au plus près de leurs clients. Gilles, qui est directeur de clientèle pour plusieurs compagnies aériennes d’Afrique du Nord et du Golfe persique a donc rejoint le bureau de Dubaï.
Je devrais détester cette ville : Dubaï est un mirage, une ville d’acier, de verre et de béton sortie de nulle part. Dubaï, c’est une ville où l’argent est roi, où la frime est érigée en valeur suprême, où le luxe et l’argent sont les moteurs du quotidien, où le mode de vie est une insulte à l’éco-responsabilité. On y roule très vite, les immeubles démesurés sont réfrigérés à 18° quand il fait plus de 40° dehors.
Plus de 90% des habitants de Dubaï sont étrangers. On vient à Dubaï pour travailler. Que dis-je ? Pour y « faire de l’argent ». On dirait qu’on attribue les emplois en fonction de la nationalité des immigrés. Les Indiens lavent les voitures, les Philippins sont employés de maison, les Pakistanais sont chauffeurs de taxis, les Sri Lankais cuisiniers, les Thaïs serveurs et les Chinois maçons. Les Français travaillent dans l’industrie du luxe et les Britanniques sont banquiers ou avocats.
Les amis de Gilles sont : architecte australien, financiers britannique et serbe, marketeuses libanaise et espagnole, hôtesse de l’air chypriote, commercial turc… presque tous célibataires… et ceux qui sont en couple sont presque tous des binationaux.
Dubaï est sans doute la ville la plus propre et la plus ordonnée du monde. (Je suis allé plusieurs fois à Singapour et je pèse mes mots.) C’est sans doute aussi la ville la plus hypocrite. Il est interdit de s’y embrasser en public mais les bars de luxe débordent de jeunes femmes des pays d’Europe de l’Est (cette profession-là aussi semble réservée à une communauté) très légèrement vêtues (même si la température ambiante n’y est pour rien).
Dans les discothèques, l’alcool coule à flots mais il est officiellement interdit d’être en état d’ébriété (au moment de payer votre consommation, les serveurs vérifieront que vous ne comptez pas prendre le volant).
Mais Dubaï, c’est aussi l’opulence de ce que le monde nous a apporté de meilleur. Ce week-end, j’y ai vécu comme un expatrié : j’ai avalé des tonnes de sushis et des tapas espagnoles délicieuses, apprécié un massage balinais, refait ma garde-robe d’articles japonais, choisi des nouvelles baskets allemandes, craqué pour de la hi-fi coréenne, parlé anglais et espagnol. J’ai aussi vendu un voyage à Zanzibar (on ne se refait pas…) à un couple franco-australien, j’ai dansé sur de l’affreuse musique pop américaine (à moins qu’elle ne soit européenne ?), semblable à celle qu’on peut entendre à New York, Paris, Manille ou Barcelone, dans une boîte où se pressait une foule issue de sans doute plus de 50 pays différents…
Dubaï est une ville folle, excessive, où rien ne semble avoir de limites : la puissance des voitures, la hauteur des gratte-ciels, la taille des centres commerciaux, la force des climatiseurs, l’opulence des buffets des grands restaurants, et le succès de sa compagnie aérienne, Emirates.
Emirates est d’ailleurs l’une des meilleures compagnies aériennes au monde. Elle proposera bientôt 5 vols par jour entre la France (Paris, Lyon et Nice) et Dubaï et offre des correspondances rapides vers l’Asie, l’Océanie, l’Afrique et les pays du golfe. C’est une compagnie de qualité avec qui l’agence a négocié de bonnes conditions tarifaires vers Oman, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Tanzanie. Alors, profitez de votre prochain voyage vers l’une de ces destinations pour découvrir Dubaï ! Un jour ou deux suffisent pour se faire une idée de ce que Dubaï a à offrir, il y fait (presque) toujours beau, l’hôtellerie y est d’un très bon rapport qualité/prix… il faut avoir vu Dubaï !