Idées reçues sur la météo aux Philippines
Le 8 novembre 2013, chaînes de télévision et journaux n’ont parlé que de ça… « Des milliers de morts, des villes entières anéanties : le typhon Haiyan vient de frapper les Philippines … Le paradis insulaire n’est plus ! » Du moins, c’est le message déformé dont on nous a abreuvés sans modération. Malgré cela vous avez toujours envie de voyager aux Philippines ? Vous avez bien raison. Alors parlons ensemble de la pluie et du beau temps…
« Vacances sous les tropiques »… Voici une expression passe-partout qui vend du rêve : brochures et cartes postales ne montrent que des paradis insulaires aux cieux bleus et immaculés, aux plages sereines et aux habitants toujours heureux. Tout est merveilleux sous les cocotiers, croyons-nous. Oui, mais pas tout le temps (lisez bien la phrase : elle est à double sens…).
En effet, combien d’entre nous connaissent véritablement la géographie et les particularités climatiques des zones tropicales ?
Chaque année, plus de 20 typhons frappent la région de l’Océan Pacifique Nord-Ouest (OPNO) et, inévitablement, les Philippines qui se trouvent au cœur de cette zone. Fort heureusement, la majorité de ces dépressions tropicales ne sont pas mortelles et n’amènent bien souvent que de très fortes pluies appréciées des habitants assommés par l’humidité étouffante. Et je sais de quoi je parle : l’Européen que je suis a souffert de cette chaleur moite pendant ses 4 années d’expatriation aux Philippines !
Les typhons sont donc en général attendus par les Philippins. Mais les tristes et récents événements font malheureusement exception à plusieurs principes météorologiques : Haiyan (Yolanda) s’est distingué par la vitesse inattendue de ses vents (plus de deux fois supérieure à celle des précédentes dépressions) et par sa naissance tardive hors du cycle régulier de la mousson (qui s’achève normalement début octobre).
Bien que les prévisions météo soient très souvent fiables, elles ne sont ni une science pure ni un principe irréfutable. Alors si vous souhaitez partir à El Nido, dans les rizières de Banaue ou si vous avez envie de voir les tarsiers de Bohol, fiez-vous à notre connaissance du pays car l’on ne voyage pas n’importe où et n’importe quand aux Philippines. Notre expérience personnelle et notre expertise professionnelle sont là pour vous rappeler que le nord et l’est du pays sont à éviter tous les ans pendant la mousson, tout comme nous expliquons toujours que le centre des Visayas ou Palawan se visitent plus volontiers en juillet-août, par exemple. Votre projet de voyage doit vous satisfaire pleinement, et notre rôle est de vous guider et de vous conseiller au mieux. Ainsi vous pourrez vous envoler sereinement pour cet archipel aux mille sourires et participer à votre façon au soutien économique du pays dans ces temps de crise.
Mon conseil pour la bonne réussite de votre voyage : ne devenez pas parano ! Les médias ont pour fâcheuse habitude de nous servir des images choc et des scénarios catastrophe. Du pur Hollywood, à la façon de Ron Howard ou de Stephen Spielberg, mais avec la garantie d’un tournage sans effets spéciaux et d’une effervescence émotionnelle immédiate. Avec à la clef un audimat record !
Les téléspectateurs que nous sommes avons tous été choqués par les images violentes et tragiques des ravages causés par le typhon Haiyan sur les îles de Leyte et de Samar. N’ai-je d’ailleurs pas été le premier à saisir, paniqué, mon téléphone pour appeler mes amis et ma belle-famille à Manille ? Depuis ce show médiatique, quelques semaines ont passé. Après l’émotion, et afin de soutenir ce pays magnifique que nous aimons tant, il faut réfléchir à la façon dont nous pouvons promouvoir un tourisme responsable et durable aux Philippines.
À l’heure actuelle, il est important de bien distinguer l’inquiétude humanitaire réelle qui pèse sur la région touchée et le possible impact sur les services touristiques et le bien-être des voyageurs. La cause humanitaire œuvre tous les jours et les dons permettent des opérations rapides auprès des populations. Mais il est important de rappeler que la région sinistrée n’est pas fréquentée par les voyageurs internationaux car elle est très excentrée. Je me souviens d’ailleurs très bien de ma stupeur et de mon amusement quand monsieur le maire de Tacloban nous avait reçus en personne, Frédéric et moi à l’aéroport de l’île, il y a 4 ans de cela… Nous représentions, nous disait-il, l’espoir de futurs marchés étrangers en terre inconnue… C’est vous dire ! Aujourd’hui, Tacloban est toujours à plus de 350 km de Tagbilaran (Bohol), à près de 570 km de Manille et à plus de 600 km de Palawan.
Nous restons donc à votre disposition pour vous aider à choisir votre point de chute aux Philippines et pour mesurer ensemble la validité des informations car toutes ne sont pas toujours bonnes à prendre.
La mousson philippine a maintenant cédé la place aux beaux jours pour les six prochains mois. Après cette difficile transition climatique commence une longue série de célébrations religieuses aux quatre coins des Philippines. Le prochain semestre est donc la saison idéale pour vous plonger au cœur des fiestas filipinas et pour vous laisser porter au rythme de la musique effrénée des cortèges.
S’il faut 5 à 6 mois d’anticipation pour préparer un voyage pendant la période très prisée des fêtes de fin d’année, il est toujours temps de confirmer votre départ entre mi-janvier et mi-mai pour Luçon, les Visayas Orientales ou Palawan. Car après tout, il ne viendrait à l’idée de personne d’annuler un voyage à Paris à cause de soudaines inondations en Italie, non ?
Un voyage aux Philippines est toujours possible, car malgré les aléas climatiques, les tropiques continuent de nous faire rêver.
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