Mon premier pas en Afrique
Ce matin là, parmi le courrier reçu à l’agence, une carte a retenu mon attention : le mot « invitation » était écrit au dessus de deux jeunes tigres. Une chaîne hôtelière me proposait de passer trois jours dans des parcs animaliers de Tanzanie et deux nuits à Zanzibar ; sans hésiter une seconde, j’ai répondu avec enthousiasme : en route pour mon premier voyage en Afrique !
Le programme n’était pas très détaillé ; tant mieux, je pourrais ainsi continuer à rêver : « Kilimandjaro, Serengeti, Ngorongoro, Zanzibar, forêt de Jozani, Chwaka, Jambiani »… Je croyais que jamais je n’arriverais à me rappeler tous ces noms qui sonnaient comme des promesses d’enchantement.
Rendez-vous à Charles de Gaulle un vendredi à 17h. Après une semaine de travail acharné (il faut laisser des dossiers « propres » à mes collègues), vol pour Nairobi. L’aéroport grouille de monde. Correspondance rapide pour Kilimandjaro. La neige tant espérée est au rendez-vous. Plus tard, j’apprendrai que je fais partie de l’avant dernière génération à avoir le privilège d’admirer ses neiges éternelles.
L’arrivée à Kilimandjaro.
Mes premiers pas sur le sol tanzanien. Correspondance pour Seronera airport dans un avion de 9 places. La fatigue du voyage commence à se faire sentir mais je suis plus excité que jamais : l’arrivée est proche ! Nous survolons de vastes plaines et allons nous poser en pleine brousse. Quelques mètres avant l’atterrissage, je m’écrie « là ! un zèbre ! ». Mes compagnons de voyages sont pris d’un fou rire : j’ai 33 ans mais j’ai l’impression d’en avoir 7.
Troupeaux de gnous, de zèbres et d’antilopes ; colonies de singes, de girafes et de phacochères. Une lionne porte son petit dans la gueule pour aller le cacher sous un buisson. Une éléphante bloque notre 4×4. Elle nous empêchera de passer sur la piste que nous avions prévu d’emprunter. Une lionne nous surveille, perchée sur un acacia.
Dîner devant le feu. Le guide nous conte les légendes des plateaux africains. Il nous explique qu’on dit qu’un safari est réussi « quand on voit 30 espèces animales différentes ». Nous en recensons 27 à la fin du premier jour.
Nuit dans un campement en pleine brousse. Les bruits des animaux et du vent m’empêchent de dormir. Je rêve que des singes et des dik-diks rentrent sous ma tente et surveillent mon sommeil.
Le lendemain, debout à 5 heures ! Le soleil nous a attendus pour se lever. La brousse change de couleur minute après minute. Après trois heures de safari, nous nous arrêtons sur une falaise pour un petit déjeuner complet. Nous continuons ensuite vers le cratère du Ngorongoro. La végétation est devenue très verte. Arrêt sur une colline. Suis-je en train de rêver ? le lac me semble rose… le guide nous explique qu’il est recouvert de flamands. Je reste muet devant un rhinocéros. J’ai presque envie d’adopter un bébé hippopotame.
En fin de journée, il faut pourtant repartir vers le Kilimandjaro.
Après quelques heures de sommeil au pied du toit de l’Afrique, je me lève à nouveau à 5 heures. Je bois un litre de café en regardant le soleil se lever sur le Kilimandjaro.
Dans deux heures, je partirai pour Zanzibar. Je sais qu’un nouveau voyage commence.