Voyage à Mafia, l’île voisine de Zanzibar
Lorsque j’annonçais à mon entourage que je retournais à Zanzibar pour la 5ème fois, les premières réactions étaient : « tu ne connais pas par cœur ? », « tu n’en as pas marre ? », « belle excuse pour te prendre des vacances ! » etc…etc…
Lorsque j’annonçais à mon entourage que je retournais à Zanzibar pour la 5ème fois, les premières réactions étaient : « tu ne connais pas par cœur ? », « tu n’en as pas marre ? », « belle excuse pour te prendre des vacances ! » etc…etc…
Au premier abord, la réaction peut paraître normale. Je suis effectivement allé déjà 4 fois à Zanzibar et la plupart des gens qui ne connaissent pas cette petite merveille l’imaginent comme une petite île où on n’y trouve que de belles plages bordées par des eaux cristallines. Leur annoncer un 5ème voyage peut paraître ainsi surprenant. Mais ce que les gens ne savent pas, c’est que Zanzibar est un archipel de plusieurs îles, dont les trois principales (Unguja, Pemba et Mafia) sont longues de plus de 50 kilomètres.
A elles trois, Unguja, Pemba et Mafia proposent au moins 200 hôtels et chaque année de nouvelles adresses viennent faire leur apparition. Certains pourraient se déclarer spécialistes de la destination sous prétexte d’y être allés à une ou deux reprises. Mais quelqu’un qui n’est allé qu’à Unguja est-il spécialiste de Zanzibar s’il ne connaît pas les îles voisines ? Quelqu’un qui a visité des hôtels il y a cinq ou six ans peut-il être certain que ce sont les mêmes établissements aujourd’hui ?
Le but de mon voyage n’est donc pas de prendre du bon temps mais d’effectuer le devoir d’un vrai spécialiste : découvrir ou redécouvrir la destination pour vous raconter Zanzibar et vous apporter les conseils les plus pointus. J’embarque donc ce jeudi 24 juin sur Ethiopian Airlines à destination de Dar Es Salaam.
Ma première étape était aussi l’objet principal de ce voyage : Mafia Island.
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre en arrivant sur l’île. Il faut dire, qu’avec un nom pareil, la promotion touristique de Mafia n’est pas forcément évidente…
Je n’ai malheureusement pas connu Zanzibar au siècle dernier mais j’imagine que ce que j’ai découvert en arrivant à Mafia devait beaucoup s’y rapprocher. J’atterrissais sur une petite piste de sable aménagée pour accueillir les appareils à hélices de Coastal. Un petit hangar sur lequel on pouvait lire l’inscription « Mafia Airport » me montrait que j’étais arrivé à bon port.
Ici, nous étions très loin du tumulte et de l’animation de l’aéroport de Zanzibar. Personne ne venait à ma rencontre pour m’aider à porter mes bagages ou me proposer ses services pour me conduire jusqu’à mon hôtel. L’une des rares personnes présentes dans le hall s’improvisait chauffeur de taxi et me proposait de m’emmener à bord de sa vieille Mercedes jusqu’à ma première étape, Kinasi Lodge.
Une piste sablonneuse et très accidentée confirmait l’impression que m’avait laissée l’aéroport. Mafia est une île authentique où le tourisme n’est pas encore développé. Le bruit des amortisseurs de la vieille Mercedes laissaient à penser qu’il n’existe probablement pas de route goudronnée sur l’île et qu’accéder aux lodges était une mission fastidieuse.
Une petite heure était nécessaire pour atteindre le village d’Utende, porte d’entrée dans le Marine Park où se trouvent les trois principaux lodges de Mafia. Un droit d’accès de 20 USD par nuit me fut demandé pour séjourner à l’intérieur du parc.
Je découvrais au Kinasi Lodge un petit hôtel plein de charme dans un environnement reposant. Les bungalows étaient spacieux, confortables et disséminés dans une forêt de palmiers face à la mer. De ma terrasse privée, je pouvais distinguer l’océan entre les feuilles des arbres agitées par le vent.
En raison de marées importantes et de la présence de mangrove, le Kinasi Lodge n’était pas un hôtel de plage mais plutôt un hébergement tranquille, une adresse parfaite pour les voyageurs, plongeurs ou non, en quête de repos.
Après une petite traversée de 30 minutes sur une mer très agitée, nous effectuions une plongée de 45 minutes à une profondeur de 30 mètres environ. Avec une bonne visibilité, je découvrais un éventail de coraux multicolores et intacts. Surtout, je n’oublierai pas ma rencontre imprévue avec deux beaux requins gris. Au retour, je me suis entendu dire que le spot sur lequel nous étions allés était loin d’être le plus beau du parc marin. J’imagine alors la qualité des autres sites de plongée, certains accessibles uniquement de novembre à avril.
Mon étape suivante était le Pole Pole Lodge, voisin du Kinasi Lodge et accessible en quelques minutes à pied par la plage.
Constitué seulement de 7 bungalows en bois au style local et face à la baie de Chole, le Pole Pole Lodge était un petit bijou plein de charme pour vivre une retraite paisible et tout oublier. Ma chambre était spacieuse et décorée avec élégance. Je retiendrai avant tout l’accueil chaleureux de la charmante Robyn et de tout son staff. L’ambiance était décontractée et conviviale, un endroit parfait pour se reposer en toute intimité. J’ai particulièrement apprécié le dîner de spécialités swahilis exquises dans le restaurant ouvert sur la plage.
Comme le Kinasi Lodge, le Pole Pole n’était pas un hôtel de plage. Presque absente à marée basse, la plage était caractérisée par la présence de mangrove dont les branches et les racines donnaient l’impression de polluer le sable blanc. A marée haute, les arbustes qui pointent à la surface des eaux cristallines constituaient en revanche un décor magnifique.
Ma dernière nuit à Mafia était au Mafia Island Lodge, l’hôtel le plus ancien de l’île. Situé à quelques pas des deux lodges précédents, il présentait des caractéristiques totalement différentes. Ici, pas de bungalows individuels en bois disséminés dans un jardin tropical. Un grand bâtiment tout en longueur construit dans les années 70 abritait des chambres simples et sans charme sur un immense terrain dépourvu de toute végétation. L’avantage du Mafia Island Lodge était incontestablement la présence de son club de plongée intégré et de la plage de sable fin beaucoup plus accueillante que celle des lodges précédents.
Je profitais d’une traversée en bateau pour me rendre en face, sur l’île de Chole. L’excursion valait le détour. Seules quelques cabanes construites dans les arbres constituaient l’unique hôtel de l’île. Pour le reste, je découvrais un petit village très authentique peuplé de pêcheurs zanzibarites. En pleine Coupe du Monde de football, il était amusant de voir la quasi totalité des habitants assis par terre, sur la place du village, à regarder un match devant une vieille télévision qui crachait le bruit assourdissant des vuvuzelas.
Avant de reprendre un vol pour la suite de mon voyage à Zanzibar, je visitais le Butiama Beach, un hôtel tenu par Maura que j’avais rencontrée la veille au Mafia Island Lodge. Je savais que les meilleures adresses sont souvent celles que l’on déniche un peu par hasard, par le bouche à oreilles ou en tombant dessus sans que cela ne soit prévu. J’en ai eu la confirmation en découvrant le Butiama Beach.
Depuis l’hôtel, il était aussi possible de visiter à pied Kilindoni, la ville de Mafia, accessible par la plage en quelques minutes. La visite du Butiama Beach terminée, je m’envolais à bord du petit Cessna de 6 places en direction de Dar Es Salaam et de Zanzibar pour continuer la suite de mon voyage.
J’avais découvert à Mafia une île étonnante. Loin de l’animation touristique de Zanzibar, Mafia était le nouveau petit paradis que j’aurai plaisir à conseiller.
Un voyage qui comprend quelques nuits au Pole Pole Lodge pour plonger suivies d’un séjour plage au Butiama Beach pourrait ainsi constituer le combiné idéal.