Frédéric à Zanzibar et Pemba
Jeudi 24 janvier 2008 :
La journée a été longue et intense. J’ai confié tous mes dossiers en attente à Thibault. On a de nombreuses demandes de dernière minute et les clients de juillet et août commencent à s’occuper sérieusement de leurs vacances d’été. Ce n’était sans doute pas le meilleur moment pour partir mais on a une règle à l’agence : chaque année, on va voir ce que devient Zanzibar… Je passe un instant chez moi prendre une douche et finir de préparer mon sac. Direction l’aéroport Charles de Gaulle où j’arrive en retard, comme d’habitude. La chef d’escale de permanence de Qatar Airways me fait un grand sourire. « nous vous attendions pour fermer l’enregistrement Monsieur d’Hauthuille » ; j’ai un peu honte et je me dépêche de présenter mon passeport… le siège est confortable, le champagne bien frais… et comme mon voisin m’a demandé si je terminais mon voyage à Doha ou si j’avais une correspondance, je lui ai raconté Zanzibar et lui ai laissé une brochure et ma carte de visite… après tout, je ne suis pas en vacances !
Vendredi 25 janvier 2008 :
2h30 d’attente à Doha. Le terminal « premium », réservé aux passagers des classes « affaires » et « première » est simple, fonctionnel, calme… après un solide petit déjeuner au lounge, (j’ai choisi de dormir jusqu’à la dernière minute lors du vol Paris/Doha), je revois mes notes et la liste des 45 hôtels que je souhaite voir à Zanzibar. C’est parti pour un deuxième vol entre Doha et Dar Es Salaam. Service impeccable, vol parfaitement à l’heure… je devrais arriver en forme à Zanzibar.
14h30. Je me maudis… j’explique chaque jour à nos clients que quand on passe par Dar Es Salaam, il faut toujours retirer son visa au consulat de Tanzanie à Paris avant le départ. Je n’ai pas pris le temps de le faire et je trépigne en voyant l’heure tourner… il faudra 50 minutes à un fonctionnaire zélé pour coller un timbre sur mon passeport. J’attrape quand même (de justesse…) le vol Précision Air qui part de Dar Es Salaam avec… 30 minutes d’avance.
La traversée du canal du Mozambique est sublime. C’est mon cinquième voyage à Zanzibar, mais je ne me lasse pas du spectacle : à seulement 4000 pieds d’altitude, on peut admirer les bancs de sable et l’eau turquoise. Au large de Fumba et de Kizimkazi, je distingue même les dauphins.
« Karibu Zanzibar » me lance Rashid, le directeur de notre agence locale, à mon arrivée. Il est là, avec Omar, son adjoint et m’accueille comme il accueille chacun de nos clients, avec un panneau aux couleurs de l’agence… Rashid et Omar se préparent eux aussi à une semaine de travail intense : je ne suis pas le seul à devoir visiter 45 hôtels… Direction le Bluebay Beach Club and Spa… je n’y suis passé rapidement qu’une fois mais j’ai tellement vendu cet hôtel que j’ai l’impression d’y avoir passé toute ma vie. Mon copain Ben, le chef des réservations passe justement à la réception. Je vais nager 30 minutes et le rejoins au bar de l’hôtel. On y passe ensemble la soirée à se raconter nos vies…
Samedi 26 janvier 2008 : Kiwengwa et Matemwe
A Kiwengwa, de beaux hôtels internationaux se succèdent sur une belle plage de sable blanc. Au petit matin, Ben me montre les dernières nouveautés du Bluebay Beach Club & Spa. Les chambres « club » qui viennent d’être construites à l’écart des autres chambres donnent l’impression d’être dans un petit hôtel de 24 chambres à proximité des 88 autres chambres de l’hôtel. Depuis les parties communes, on accède aux chambres « club » par un petit chemin qui indique juste « club rooms ; private ». Près de ces chambres, piscine séparée, restaurant privatif pour le petit déjeuner (on sert ici jusqu’à 11h, et pas 9h30 comme dans le restaurant principal de l’hôtel). Une belle impression de calme. Je penserai à proposer les chambres « club » aux clients qui veulent le confort et l’équipement d’un grand hôtel international sans se sentir dans un resort de grande taille.
Un peu plus au sud, entre deux hôtels sans charme, se cache la Villa des Pêcheurs. J’ai appris le mois dernier l’ouverture de cet hôtel. Accueil chaleureux de Milly, une Italienne installée depuis plus de dix ans à Zanzibar. Elle me met à l’aise tout de suite et me propose de découvrir l’hôtel par moi-même. L’ensemble est ravissant. Dans un bâtiment à deux étages, six chambres claires à la décoration très « marine » et des décors de poissons. Un bar-restaurant sur la terrasse au premier étage et une belle plage de sable blanc. Ce sera mon conseil pour des vacances tranquilles, intimes et gastronomiques : le poisson de Milly est délicieux…
Un peu plus au Nord, je retourne comme l’an dernier à Matemwe, petit village sauvage face à l’atoll de Mnemba, l’un des dix plus beaux sites de plongée au monde. Matemwe Beach Village est un petit hôtel de 17 chambres et 6 suites. Depuis que je l’ai découvert l’an dernier, c’est l’un des établissements que nous avons le plus vendu à l‘agence… à l’entrée, une pancarte prévient : « no shoes, no news ». La décoration est toujours aussi raffinée, l’accueil chaleureux et je me dis que bizarrement, l’hôtel semble désert. C’est normal à cette heure ci : presque tous les clients sont partis plonger.
Juste à côté, je vais tenter ma chance aux « Matemwe Bugalows » : 14 grandes chambres dans une végétation luxuriante. A chaque fois que j’y suis passé, je n’avais pas pu voir de chambre (elles étaient toutes occupées). Par chance, un couple qui doit arriver aujourd’hui se fait attendre et je peux apercevoir sa chambre en cinq minutes. C’est grand, aéré, délicat, raffiné… peut-être un peu trop recherché dans le style « baba-chic » et vraiment cher pour ce que c’est. Je préfère les six suites de Matemwe Beach Village, même si Matemwe Bungalows propose vraiment une ambiance plus intime.
L’hiver dernier, j’avais visité le chantier du Fairmont. Je n’étais pas très confiant dans le résultat. Erreur : la couleur ocre des 110 chambres surprend à Zanzibar mais les finitions sont parfaites. Pour 120 € par jour et par personne en demi-pension, les « Fairmont cottages » sont un peu exigüs, mais les « deluxe sea view villas » à 140 € sont magnifiques.
Dimanche 27 janvier 2008 : Nungwi, Fumba et Kizimkazi :
Au centre du village de Nungwi, des constructions poussent partout de façon assez anarchiques. Beaucoup d’hôtels vieillissent et tentent de « faire du neuf » en construisant de nouvelles chambres jusqu’aux frontières des hôtels voisins. Nungwi Village Beach Resort, que nous avions tant vendu en 2006 avait annoncé « des travaux de mars à juillet 2007 ». Les travaux ont bien commencé en mars dernier mais on annonce maintenant l’ouverture des nouvelles chambres en… juillet 2008 ! Les hôtels voisins subissent eux aussi les nuisances des travaux…
A l’ouest, les Langi Langi Beach Bungalows se sont étendus de façon plus raisonnable. Neuf nouvelles chambres face à l’océan ont été ajoutées aux 24 chambres existantes. Le résultat est superbe. La plage disparaît complètement à marée haute (on accède alors à l’océan par un escalier). La couleur de l’eau est ici d’un bleu laiteux unique. Et même si les prix des chambres ont fortement augmenté ces années, ils restent encore raisonnables…
Je reste quand même très déçu par Nungwi : les jardins sont secs, les chantiers partout, On y a une impression de surpopulation… j’ai presque envie de rayer le Nord de l’île de la carte… Pour me remonter le moral, Omar roule jusqu’à la pointe Est du village. Ici, rien n’a changé : pas de construction de béton et le Ras Nungwi, superbe, isolé est toujours là !
L’après-midi, descente vers le village de Bububu, un peu au Nord de la capitale de l’île. Au milieu des ruines sultanes, a été construit il y a deux ans l’Hakuna Matata Beach Lodge. Douze chambres à la taille un peu modeste, mais avec du caractère… Un endroit agréable. Les randonneurs peuvent y passer deux nuits pour se balader dans les forêts et les fermes d’épices environnantes. On doit quand même s’y ennuyer rapidement…
A la pointe Sud-Ouest de l’île, à Fumba, je visite pour la première fois le Fumba Lodge. Un havre de verdure et de calme, un très beau spa (même si les soins y sont presque aussi chers qu’à Paris) et dans un très beau jardin, les bungalows (trop imposants) colorés et très gais. Ils ne valent pas ce que Fumba Lodge en réclame. En revanche, construites autour d’un baobab aux mensurations imposantes, les deux suites qui portent le nom de l’arbre sont superbes, sur trois niveaux dans une atmosphère écolo d’une grande originalité. Une expérience d’une nuit ou deux à vivre !
A Kizimkazi, vers la « baie aux mille dauphins », qui porte si bien son nom, il n’y avait presque rien l’année dernière. On a maintenant le choix entre les 14 chambres de l’hôtel Karamba tenu par une espagnole pétulante (mais où est elle allée chercher ce nom ?) et les 40 chambres du Swahili Beach Resort où je suis reçu par une équipe très « pole pole ». Dans ces deux endroits, l’hébergement est fonctionnel, simple, pratique mais sans grand charme. Je conseillerai tout de même d’y passer une nuit ou deux si on veut voir les dauphins : plus on est tôt à Kizimkazi, plus on a de chance de les voir nombreux. De 7h à 9h, c’est l’idéal. Ensuite, l’eau est trop chaude et les dauphins partent au fond…
On a fait 300 kilomètres dans la journée (à Zanzibar, une prouesse…) quand on arrive à Stone Town. J’ai une chambre au Beyt Al Chai, petit hôtel raffiné de six chambres seulement. Dîner de poissons au restaurant du rez-de-chaussée. Un délice. Plus tard, plusieurs personnes installées à Zanzibar me confirmeront que le restaurant est considéré par beaucoup comme le meilleur de la ville. En plus, le Beyt Al Chai est l’hôtel le plus intimiste de la vieille ville. Les salles de bains sont superbes et la décoration recherchée.
Lundi 28 janvier 2008 : le Sud-Ouest, de Michamvi à Jambiani.
Aujourd’hui encore, la journée a été longue. Départ de Stone Town, traversée de la forêt de Jozani et remontée jusqu’à l’extrême Nord de la presqu’île de Michamvi. C’était ma plage préférée il y a cinq ans. A l’époque, il n’y avait rien d’autre qu’un petit restaurant de poissons au milieu d’une palmeraie. Les palmiers ont été coupés pour laisser place à trois bungalows et il devrait y en avoir quinze ou vingt l’été prochain. La plage est toujours superbe mais pour combien de temps ?
En mars 2007, le Sultan Palace annonçait sa « fermeture pour travaux ». 10 mois déjà et ils n’ont pas commencé. Dommage : avec Breezes, c’était l’un des deux seuls beaux hôtels du Sud-Est de l’île. Près du Breezes justement, on construit une annexe de trente villas privées. Ouverture prévue en octobre. A suivre… Sinon, dans cette région, rien de vraiment extraordinaire jusqu’à Jambiani : ce qui existe depuis longtemps vieillit mal et ce qui ouvre n’est pas du meilleur goût.
A Jambiani justement, petit village de pêcheurs délicieux, de bonnes surprises : Casa Del Mar propose douze belles chambres simples mais joliment décorées face à la mer. C’est presque trop bien pour être considéré comme une guest-house. Déjeuner au Coco Beach qui reste selon moi l’une des meilleures tables de Zanzibar. Ali, toujours charmant, nous sert un plateau de crustacés tellement énorme que je n’arrive pas à le finir… alors que c’est tellement bon ! j’y croise de nombreux clients. Le Coco Beach est très simple (les bungalows : quatre murs, un toit, deux lits jumeaux et une salle de douche avec eau chaude) mais les clients semblent tous ravis de l’endroit. A l’agence, on a choisi le meilleur de chaque catégorie d’hébergement pour chaque budget. Et le meilleur dans les guest-houses, c’est Coco Beach !
Ce qui allait être le choc de ma semaine à Zanzibar est arrivé ce lundi soir. Je connaissais les impressionnantes villas Kikadini et Maroc de mes amis Sylvia et Torgeir… ils m’avaient annoncé l’ouverture en juillet dernier de ce qu’ils appelaient encore « villa 1 » et « villa 2 ». Elles s’appellent désormais les villas Palm et Pwani. Quelles merveilles ! Sylvia était décoratrice d’intérieur avant de s’installer à Zanzibar et elle avait rêvé d’être architecte. Elle a dessiné, fait construire et aménagé quatre merveilles !
Comme c’est une hôtesse remarquable, elle m’a concocté un dîner de roi aux mille épices et m’a donné la suite à l’étage de la villa Palm. La plus grande et la plus belle : 70 m² sans compter une grande terrasse avec baignoire… Ce goût exquis se conjugue aux villas : les bougies, la musique, le raffinement de l’endroit, le dévouement de toute l’équipe… tout y est ! Et puis j’étais très fier : ce jour là, les villas n’accueillaient que des clients de l’agence… et Sylvia m’informe qu’en 2007, nous étions son premier client (nous étions « seulement » 3èmes en 2006.) A seulement 400 € par jour la maison pour quatre personnes (550 € pour six), dîners et petits déjeuners inclus… les maisons devraient coûter bien plus… un luxe abordable à conseiller rapidement : Sylvia a bien compris qu’elle ne pratiquait pas le « juste prix » et qu’elle pouvait se permettre d’augmenter ses tarifs de façon significative…
Mardi 29 janvier 2008 : vacances sur les îles de Chapwani et Chumbe :
J’ai déjà visité 35 hôtels en trois jours. Aujourd’hui, je vais me reposer un peu… Un bateau à moteur m’emmène à Chapwani, une petite île privée de dix chambres où l’on peut s’isoler de la foule, du bruit et des réalités du monde. Maura, Nicole, Ali et Michael me réclament sur l’île depuis des mois ! Nicole et Michael n’ont pas pu être là aujourd’hui, mais la complicité de Maura m’a permis de passer un véritable moment de détente. Entre une visite au petit cimetière anglais et un carpaccio de barracuda au citron vert, on a quand même parlé business… Tant que nous ne connaissions pas personnellement Chapwani, nous vendions des séjours de seulement une nuit ou deux sur l’île, de peur que les clients s’y ennuient. Erreur ! c’est l’endroit parfait pour s’isoler, se retrouver, se reposer, nager, observer les poissons et les coraux… Me vient alors une idée : et si pour mes quarante ans, je louais la villa Palm et quelques chambres sur Chapwani pour offrir un séjour à mes meilleurs amis ? à méditer…
Il est déjà 15 heures et je dois partir pour Chumbe : il n’y a que deux bateaux par jour. L’île est gérée par des ONG pour la protection de la faune et de la flore marines et l’éducation écologique des enfants de Zanzibar. Cachés à flanc de colline, les sept bungalows de bois font face à la mer. En matière d’écolodge, je n’ai jamais vu mieux : recyclage de l’eau de pluie, traitement naturel des déchets, pas d’électricité… Il n’y a tellement « rien à faire » à Chumbe, que je me suis couché à 20h30. ça ne m’était pas arrivé depuis mes douze ans mais je me suis endormi immédiatement…
Mercredi 30 janvier 2008 : Stone Town
Si je ne devais retenir qu’un endroit de Zanzibar, ça serait certainement Stone Town. Ici, rien n’a changé. Les ruelles sont toujours aussi tortueuses, l’ambiance magique, les murs décrépits… que j’aime cette ville !
Lors de mes premiers voyages, j’avais dormi au Serena, au Dhow Palace et au Tembo House. Avant-hier, j’ai passé la nuit au Beyt Al chai et demain, j’irai au Zanzibar Palace Hotel, mes deux préférés, que j’ai visités l’an dernier mais où je n’ai jamais séjourné. En fait, j’avais oublié un peu vite Hurumzi 236. Depuis sa séparation d’avec Emerson, Thomas Green gère tout seul cet hôtel mythique. D’accord, il faut un plan (voire une boussole) pour retrouver sa chambre tellement les escaliers se croisent comme dans un labyrinthe et parfois, dans les étages, les odeurs de cuisine remontent… mais l’endroit n’a pas vieilli, des plantes poussent dans chaque recoin de l’hôtel, les balcons et les terrasses sont partout… cet endroit est magique.
Rashid me fait découvrir le Zanzibar Coffee House, un boutique hôtel de huit chambres impeccable au dessus de l’endroit où l’on torréfie et vend le meilleur café de l’île. C’est tortueux, ça sent le bois et le café, on prend son petit déjeuner affalé sur des coussins sur la terrasse aménagée sur le toit, j’adore… et me demande pourquoi les prix sont si raisonnables…
A deux pas, l’Asmini Palace vient d’ouvrir. 13 chambres ravissantes de style arabe. On m’annonce fièrement que c’est le seul hôtel de la ville avec ascenseur (mazette… l’électricité est coupée tellement régulièrement à Zanzibar que je ne m’y risquerai pas…) C’est moderne mais joli, pas trop cher… une adresse que je vais tenter de ne pas oublier.
Après avoir acheté un stock de tee-shirts et polos chez Maki et des cartes postales chez Zanzibar Secrets (comme en ce qui concerne les hôtels, je choisis ce qu’il y a de mieux sur l’île pour mes cadeaux et souvenirs…), je dois choisir où je vais inviter Rashid à déjeuner. J’hésite entre Mansoon (sans doute la meilleure cuisine swahili de l’île) et Mercury’s (comme Freddie, qui est né à Zanzibar). J’opte finalement pour Mercury’s parce que sa grande terrasse au dessus de l’Océan laisse entrer le vent du large… et c’est en regardant les îles de Chapwani et Prison que l’on savoure nos poissons aux épices arrosés d’une Kilimanjaro bien fraîche…
Pendant notre déjeuner au Mercury’s, je demande à Rashid, qui est originaire de Pemba, de me parler de « son île ». Je n’y suis jamais allé et mon vol décolle à 16h30…
Mercredi 30 et jeudi 31 janvier 2008 : Pemba
On dit de Pemba que c’est la petite sœur sauvage d’Unguja, l’île principale de l’archipel qu’on appelle aussi « Zanzibar ». Alors qu’il y a maintenant plus de cent hôtels à Unguja, il n’y en a même pas dix à Pemba, et encore… seulement deux d’entre eux sont dignes d’être qualifiés d’hôtels…
Pourquoi cette île est-elle encore ignorée des touristes ? Dans l’avion de 24 places qui nous emmène de Zanzibar à Pemba, nous étions 22 locaux, la responsable d’une ONG et moi… 1h30 de route et 15 minutes de piste après l’aéroport, j’arrivai au moment du coucher du soleil au Manta Reef Lodge. Ma chambre est ouverte sur l’extérieur. Depuis les immenses fenêtres, bercé par le bruit des vagues, je devine la mer… Les chambres sont immenses (bien plus grandes que ma maison…), construites en pierres de corail et en bois, très simples.
Demain je dois me lever tôt… mais si la plage est aussi belle que sur les photos, je ne peux pas m’interdire une demi-heure de natation. Tant pis… je mets le réveil à 6h30 alors que j’aurais pu dormir jusqu’à 7h…
Je ne devrais jamais prendre de bonnes résolutions comme « nager tôt le matin » : à 6h30, l’eau est bien trop fraîche… quand j’étais enfant, je ne me préoccupais pas de ce genre de considération mais je suis devenu trop gâté : quand on prend les mauvaises habitudes de nager dans une eau à au moins 26°, on se dit qu’au lever du soleil, il est difficile de résister au « froid » de l’eau (même si tout est relatif) plus de dix minutes…
Pemba doit ressembler aujourd’hui à ce qu’était Zanzibar il y a trente ans… On voit ici quelques taxis mais les principaux utilisateurs des routes sont les buffles et les ânes. Je mets deux heures à aller du Manta Reef Lodge au sud-ouest de l’île. Ici, m’attend le speed-boat de Fundu Lagoon. Après dix minutes de traversée tumultueuse (j’ai appris ensuite qu’il y avait un deuxième bateau pour « les personnes âgées et sensibles » ; on ne m’a pas classé dans cette catégorie…), j’arrive dans cette merveille !
Si la perfection était un hôtel, ce serait sans doute Fundu Lagoon. Construits sur des parquets en bois précieux à flanc de colline, les vingt bungalows offrent un panorama splendide en toute intimité. Comme dans plusieurs établissements de l’archipel, je croise à Fundu Lagoon plusieurs clients ravis… Fundu Lagoon a plusieurs bars et restaurants ce qui donne l’impression de n’être que quelques couples dans l’hôtel. J’ai bien dit « couples » car je n’y ai vu que des amoureux main dans la main… Fundu Lagoon est vraiment l’endroit parfait pour se relaxer. Après m’avoir fait visiter la moitié des chambres, la réceptionniste m’annonce « voici la tienne ». Surprise ! On m’accorde pour quelques heures une suite délicieuse face à l’océan. J’y passai trois heures de grand bonheur !
Il faut rentrer à Unguja, l’île principale de Zanzibar. Dîner avec toute l’équipe de mon agence locale : dans un mélange de français, d’anglais et de swahili, je leur explique comment Thibault et moi vendons Zanzibar, ce que nos clients aiment et regrettent parfois, comment on réussit à transformer notre demande habituelle (passer quatre jours à Zanzibar après un safari) en vrais séjours de 7 à 15 jours à Zanzibar : parce que pour comprendre Stone Town, découvrir la culture et la nature vierges de Zanzibar et profiter de ses belles plages, il faut bien ça…
Vendredi 1er février 2008 : retour vers Paris
Dernier hôtel à inspecter : le Zanzibar Palace Hotel dans la vieille ville. Quand je suis arrivé hier, Marion m’avait réservé un accueil des plus chaleureux mais je n’avais eu le temps de discuter avec elle, encore moins de visiter les chambres. Elles sont immenses et leur décoration est digne d’un palais des 1001 nuits. Deux ans après son ouverture, l’hôtel a enfin pris la patine de l’endroit qui a vécu. L’an dernier, j’avais trouvé qu’il sentait encore un peu le neuf.
5 minutes avant l’heure prévue, Omar, fidèle au poste, vient me chercher à l’hôtel pour mon dernier transfert. Vol pour Dar Es Salaam… suivront Doha puis Paris où j’arrive à 7 heures du matin des souvenirs et des images plein la tête. C’est certain ! je reviendrai l’an prochain.